Supériorité numérique
- lempereurjeremy87
- 16 mars
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 mars
La supériorité numérique est un aspect important pour beaucoup
d’entraineur, elle se matérialise par être un joueur de plus au minimum sur une
phase défensive ou offensive.
Le concept de supériorité numérique comme stratégie offensive est
surestimé dans le football d’aujourd’hui. Il n’est pas rare de voir l’équipe B
défendre facilement l’équipe A malgré le fait qu’elle soit, en théorie, dépassé en
nombre au milieu de terrain. Cependant l’importance de la supériorité
numérique est discutée encore et encore, le meilleur exemple est quand un
4-4-2 avec double pivot défensif rencontre un 4-2-3-1 ou 4-1-4-1. La supériorité
a elle seule ne garantie pas une attaque réussie.
Supériorité positionnelle plutôt que numérique
Evidemment il n’y a pas que la phase offensive dans le jeu, la raison pour
laquelle le concept de supériorité numérique reste si populaire est qu’il est
peut être crucial dans une autre phase de jeu. Une fois le ballon perdu, il est
important de savoir combien de joueurs seront disponible pour la phase
défensive. Si une équipe attaque en 5vs3 ou en 7vs5, il arrive souvent qu’il n’y ai
pas d’avantages en attaque par la simple supériorité numérique par contre ils
seront mieux préparés pour la phase défensive. Spécialement les équipes qui
effectuent un contre pressing dès la perte de balle. Et puisque le phases de jeu
fusionnent entre elles, une supériorité numérique en phase offensive pourra
être décisive en cas de perte de balle.
La supériorité joue un rôle plus important dans la phase défensive et dans
la transition défensive. A ce stade cependant, il ne faut pas non plus penser que
la supériorité numérique ne joue pas un rôle en phase offensive car attaquer à
5vs2 est évidemment plus prometteur que d’attaquer en 2vs2. La question qu’il
faudrait se poser serait plutôt « a quelle fréquence une équipe joue en
supériorité numérique ? ».
Presque toutes les attaques sont joués en infériorité numérique d’une part
cela est dû à l’adversaire, qui met généralement de nombreux joueurs sur leur
dernière ligne de défense et d’autre part, presque toutes les équipes veulent
attaquer en créant une supériorité numérique dans le premier tiers du terrain.
Cela confirme quelque chose que nous n’envisageons pas normalement,
l’utilisation d’une supériorité lors de la création du jeu, entraine un risque
minimal pour l’équipe qui attaque. La supériorité numérique devient
particulièrement importante au moment de la perte de balle, si l’on perd le
ballon pendant la phase de création, on préférera être en 4vs2 plutôt qu’en
2vs2. Cependant, si vous dépassez constamment l’adversaire en nombre dans
le premiers tiers, il est clair que vous aurez un désavantage dans le dernier tiers.
Cela nous ramène au début du texte, dans l’attaque ce n’est pas la
supériorité numérique qui est décisive mais la supériorité positionnelle et
dynamique. Il est assez difficile d’établir une supériorité clair et constante en
phase d’attaque, par conséquent les mouvements d’attaques sont encore plus
décisifs.
Un concept qui traite des questions qualitatives plutôt que
quantitatives.
Il est courant d’observer comment la plupart des gens qui observent le jeu,
que ce soit d’un coté technique ou comme simple amateur, presque tous
considèrent le thème de la supériorité d’un point de vue purement quantitatif,
c’est à dire qu’ils s’occupent de l’idée de supériorité ou d’infériorité à partir
d’une logique de nombre et non de la position, quand le jeu, ce qui est
vraiment important, serait d’interpréter ces questions plus d’ordre qualitatif que
quantitatif.
Le concept de supériorité positionnelle a été inventé il y a quelque temps
par le professeur Mikel Etxarri, pour lui la supériorité positionnelle permettrait
de tirer profit d’une situation quel que soit le nombre de joueurs rivaux. En bref,
l’objectif n’est pas la supériorité numérique mais positionnelle.
L’entraineur Juanma Lillo ( adjoint de Guardiola ) explique d’abord, dans
une retransmission d’un match de première division « comment un attaquant
termine à l’intérieur de la surface de réparation contre deux centraux qui sont
orientés vers l’adversaire qui va centrer et qui donc laisse un espace
intermédiaire entre eux à un attaquant et qu’aucun des deux ne s’y intéresse. Il
est un contre deux, mais il y a une supériorité positionnelle. On peut être en
supériorité numérique mais en infériorité positionnelle.
Supériorité numérique et supériorité positionnelle dans le jeu du Fc
Barcelone
Une idée que la plupart des observateurs ont du mal à comprendre, c’est le
concept de l’homme libre. Comment se fait il que s’ils jouent à 11 vs 11, il y ait
des joueurs libres ? Chaque joueur rival ne devrait il pas correspondre à un de
nos joueurs ? Nous comprenons qu’un joueur est un homme libre, lorsqu’il
reçoit le ballon, sans opposition adverse et qu’il dispose de temps et d’espace,
pour générer de nouvelles choses.
Le développement du jeu de position, représenté par le FC Barcelone
aujourd’hui, remplit de sens le concept d’homme libre, en nous enseignant que
l’objectif fondamental du jeu de position est de trouver un homme libre
derrière la ligne de pression, c’est a dire de trouver un joueur avec assez de
temps et d’espace, qui non seulement a obtenue un avantage numérique mais
que c’est avantage soit aussi positionnelle et en supériorité temporelle, en
recevant là, ou sa supériorité est obtenue avec un plus grand avantage pour lui
et l’équipe.
C’est a partir de la révolution d’Arricho Sacchi, avec son Milan des années
80-90, qu’un nouveau concept est introduit dans le jeu, qui passe d’un
marquage individuel à un marquage de zone pour se concentrer sur la défense
d’espace. Dans le football des années 80, les équipes attribuaient
principalement des marquages individuels, réservant cette supériorité
numérique à la dernière ligne avec la présence d’un libéro.
Sacchi donnait la priorité à la récupération des positions, à la défense des
espaces intérieurs et à la récupération du ballon à partir de mouvements
collectifs qui correspondaient à la circulation du ballon de l’adversaire. Pendant
de nombreuses années, cette idée de jeu s’est imposée de telle manière que
toutes les équipes ont abandonnées le marquage individuel pour un marquage
de zone axé sur la fermeture des espaces, le basculement, le pressing et
l’échelonnement des lignes. L’antithèse à cette façon de comprendre le jeu,
l’intronise « le jeu de position » qui avec Cruyff et Van Gaal ont mis les
premières pierres dans la construction d’une philosophie de jeu qui avec
l’arrivée de Guardiola en 2008 au FCB s’est perfectionné de manière brutale.
Les concepts de jeu de position seront dans la bouche de tous. Le jeu de
position est basé sur une sortie de balle propre, qui à partir de conduites et
circulation de balle, cherche à générer des supériorités sur chaque ligne, de
préférence derrières les lignes adverses, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur.
Cette conception de jeu requiert la recherche d’amplitude sur le terrain en
phase offensive , à la fermeture des couloirs intérieurs en phase défensive.
Curieusement, on cherche à ce que les adversaires tombent dans leurs propres
pièges, le basculement excessif qui permettra avec suffisamment de patience,
l’apparition de « lointain » libre.
A cet égard, Guardiola a ajouté de nouveaux éléments à l’héritage laissé
par Van Gaal et Cruyff. Les deux entraineurs néerlandais plaçaient un joueur de
plus à la sortie du ballon, ce qui permet à l’un d’eux d’être l’homme libre.
Guardiola le perfectionne, car à cette simple supériorité numérique, il ajoute
que cet avantage soit aussi positionnelle. Il place les centraux très espacés l’un
de l’autre, les latéraux collés à la ligne de touche en étant un cran plus haut, et
le demi-centre ( Busquets interprète à merveille ce rôle ) se déplaçant, toujours
du coté opposé du central qui a le ballon. C’est à dire non seulement,
Guardiola se soucis de placer plus d’hommes libres, mais ils sont situés avec
une plus grande rigueur positionnelle, rendant ainsi la pression adverse plus
compliqué.
La ou ce concept devient le plus pertinent, c’est au milieu de terrain. Mais
attention si la sortie de balle n’est pas propre, si la circulation n’accorde pas
d’avantages, ni la supériorité numérique, ni la supériorité positionnelle ne
permettront la fluidité dans les actions ultérieures. Le jeu est un tout, et ce que
nous faisons en à la sortie de balle, conditionne comment seront les actions
futures, ainsi que si la façon d’attaquer a été correcte, elle conditionnera le
succès et la façon de récupérer le ballon par la suite.
Dans le cas du FCB dont nous parlons, nous avons observé une
préoccupation de Guardiola pour deux idées : la première, que cette sortie soit
propre, la deuxième, placer de plus en plus de joueurs à l’intérieur qui lui
permette de dominer le milieu de terrain. En partie à cause de la tendance des
adversaires, à accumuler des joueurs au milieu et laisser libre les couloirs
extérieurs au FCB. Ce qui permettra de trouver les joueurs de couloirs en
position de supériorité positionnelle.
En bref, nous pouvons résumer cette conclusions d’idées en trois clés :
1. Avoir une supériorité numérique, permet de provoquer des supériorités
positionnelles. Mais si cet avantage de « numéros » n’est pas bien utilisé, il ne
servira à rien. Comme l’affirme Juanma Lillo, « c’est une erreur de choisir des
éléments quantitatifs dans ce jeu, alors que tout ce qu’il faut doit être
qualitatif » .
2. Les joueurs qui savent jouer avec les intentions de leurs coéquipiers,
c’est à dire qu’ils anticipent leurs décisions. Ils permettront à ces avantages
positionnelles d’apparaitre.
3. Si j’ai choisi l’endroit ou je veux recevoir le ballon, avant que l’adversaire
ne s’en rende compte, et en même temps que mon partenaire s’en soit
rendu compte, j’ai obtenu une supériorité temporelle qui se terminera
normalement par une supériorité positionnelle et spatiale ( Juanma Lillo ).
En bref, tout se résume à savoir jouer, à comprendre le jeu. Et lorsque le jeu
est interprété par des joueurs qui savent vraiment, les performances
dépassent le tableau noir, les entraineurs et les approches tactiques.
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