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Supériorité numérique

Dernière mise à jour : 27 mars

La supériorité numérique est un aspect important pour beaucoup

d’entraineur, elle se matérialise par être un joueur de plus au minimum sur une

phase défensive ou offensive.

Le concept de supériorité numérique comme stratégie offensive est

surestimé dans le football d’aujourd’hui. Il n’est pas rare de voir l’équipe B

défendre facilement l’équipe A malgré le fait qu’elle soit, en théorie, dépassé en

nombre au milieu de terrain. Cependant l’importance de la supériorité

numérique est discutée encore et encore, le meilleur exemple est quand un

4-4-2 avec double pivot défensif rencontre un 4-2-3-1 ou 4-1-4-1. La supériorité

a elle seule ne garantie pas une attaque réussie.


Supériorité positionnelle plutôt que numérique

Evidemment il n’y a pas que la phase offensive dans le jeu, la raison pour

laquelle le concept de supériorité numérique reste si populaire est qu’il est

peut être crucial dans une autre phase de jeu. Une fois le ballon perdu, il est

important de savoir combien de joueurs seront disponible pour la phase

défensive. Si une équipe attaque en 5vs3 ou en 7vs5, il arrive souvent qu’il n’y ai

pas d’avantages en attaque par la simple supériorité numérique par contre ils

seront mieux préparés pour la phase défensive. Spécialement les équipes qui

effectuent un contre pressing dès la perte de balle. Et puisque le phases de jeu

fusionnent entre elles, une supériorité numérique en phase offensive pourra

être décisive en cas de perte de balle.

La supériorité joue un rôle plus important dans la phase défensive et dans

la transition défensive. A ce stade cependant, il ne faut pas non plus penser que

la supériorité numérique ne joue pas un rôle en phase offensive car attaquer à

5vs2 est évidemment plus prometteur que d’attaquer en 2vs2. La question qu’il

faudrait se poser serait plutôt « a quelle fréquence une équipe joue en

supériorité numérique ? ».

Presque toutes les attaques sont joués en infériorité numérique d’une part

cela est dû à l’adversaire, qui met généralement de nombreux joueurs sur leur

dernière ligne de défense et d’autre part, presque toutes les équipes veulent

attaquer en créant une supériorité numérique dans le premier tiers du terrain.

Cela confirme quelque chose que nous n’envisageons pas normalement,

l’utilisation d’une supériorité lors de la création du jeu, entraine un risque

minimal pour l’équipe qui attaque. La supériorité numérique devient

particulièrement importante au moment de la perte de balle, si l’on perd le

ballon pendant la phase de création, on préférera être en 4vs2 plutôt qu’en

2vs2. Cependant, si vous dépassez constamment l’adversaire en nombre dans

le premiers tiers, il est clair que vous aurez un désavantage dans le dernier tiers.

Cela nous ramène au début du texte, dans l’attaque ce n’est pas la

supériorité numérique qui est décisive mais la supériorité positionnelle et

dynamique. Il est assez difficile d’établir une supériorité clair et constante en

phase d’attaque, par conséquent les mouvements d’attaques sont encore plus

décisifs.


Un concept qui traite des questions qualitatives plutôt que

quantitatives.

Il est courant d’observer comment la plupart des gens qui observent le jeu,

que ce soit d’un coté technique ou comme simple amateur, presque tous

considèrent le thème de la supériorité d’un point de vue purement quantitatif,

c’est à dire qu’ils s’occupent de l’idée de supériorité ou d’infériorité à partir

d’une logique de nombre et non de la position, quand le jeu, ce qui est

vraiment important, serait d’interpréter ces questions plus d’ordre qualitatif que

quantitatif.

Le concept de supériorité positionnelle a été inventé il y a quelque temps

par le professeur Mikel Etxarri, pour lui la supériorité positionnelle permettrait

de tirer profit d’une situation quel que soit le nombre de joueurs rivaux. En bref,

l’objectif n’est pas la supériorité numérique mais positionnelle.

L’entraineur Juanma Lillo ( adjoint de Guardiola ) explique d’abord, dans

une retransmission d’un match de première division « comment un attaquant

termine à l’intérieur de la surface de réparation contre deux centraux qui sont

orientés vers l’adversaire qui va centrer et qui donc laisse un espace

intermédiaire entre eux à un attaquant et qu’aucun des deux ne s’y intéresse. Il

est un contre deux, mais il y a une supériorité positionnelle. On peut être en

supériorité numérique mais en infériorité positionnelle.


Supériorité numérique et supériorité positionnelle dans le jeu du Fc

Barcelone

Une idée que la plupart des observateurs ont du mal à comprendre, c’est le

concept de l’homme libre. Comment se fait il que s’ils jouent à 11 vs 11, il y ait

des joueurs libres ? Chaque joueur rival ne devrait il pas correspondre à un de

nos joueurs ? Nous comprenons qu’un joueur est un homme libre, lorsqu’il

reçoit le ballon, sans opposition adverse et qu’il dispose de temps et d’espace,

pour générer de nouvelles choses.

Le développement du jeu de position, représenté par le FC Barcelone

aujourd’hui, remplit de sens le concept d’homme libre, en nous enseignant que

l’objectif fondamental du jeu de position est de trouver un homme libre

derrière la ligne de pression, c’est a dire de trouver un joueur avec assez de

temps et d’espace, qui non seulement a obtenue un avantage numérique mais

que c’est avantage soit aussi positionnelle et en supériorité temporelle, en

recevant là, ou sa supériorité est obtenue avec un plus grand avantage pour lui

et l’équipe.

C’est a partir de la révolution d’Arricho Sacchi, avec son Milan des années

80-90, qu’un nouveau concept est introduit dans le jeu, qui passe d’un

marquage individuel à un marquage de zone pour se concentrer sur la défense

d’espace. Dans le football des années 80, les équipes attribuaient

principalement des marquages individuels, réservant cette supériorité

numérique à la dernière ligne avec la présence d’un libéro.

Sacchi donnait la priorité à la récupération des positions, à la défense des

espaces intérieurs et à la récupération du ballon à partir de mouvements

collectifs qui correspondaient à la circulation du ballon de l’adversaire. Pendant

de nombreuses années, cette idée de jeu s’est imposée de telle manière que

toutes les équipes ont abandonnées le marquage individuel pour un marquage

de zone axé sur la fermeture des espaces, le basculement, le pressing et

l’échelonnement des lignes. L’antithèse à cette façon de comprendre le jeu,

l’intronise « le jeu de position » qui avec Cruyff et Van Gaal ont mis les

premières pierres dans la construction d’une philosophie de jeu qui avec

l’arrivée de Guardiola en 2008 au FCB s’est perfectionné de manière brutale.

Les concepts de jeu de position seront dans la bouche de tous. Le jeu de

position est basé sur une sortie de balle propre, qui à partir de conduites et

circulation de balle, cherche à générer des supériorités sur chaque ligne, de

préférence derrières les lignes adverses, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur.

Cette conception de jeu requiert la recherche d’amplitude sur le terrain en

phase offensive , à la fermeture des couloirs intérieurs en phase défensive.

Curieusement, on cherche à ce que les adversaires tombent dans leurs propres

pièges, le basculement excessif qui permettra avec suffisamment de patience,

l’apparition de « lointain » libre.

A cet égard, Guardiola a ajouté de nouveaux éléments à l’héritage laissé

par Van Gaal et Cruyff. Les deux entraineurs néerlandais plaçaient un joueur de

plus à la sortie du ballon, ce qui permet à l’un d’eux d’être l’homme libre.

Guardiola le perfectionne, car à cette simple supériorité numérique, il ajoute

que cet avantage soit aussi positionnelle. Il place les centraux très espacés l’un

de l’autre, les latéraux collés à la ligne de touche en étant un cran plus haut, et

le demi-centre ( Busquets interprète à merveille ce rôle ) se déplaçant, toujours

du coté opposé du central qui a le ballon. C’est à dire non seulement,

Guardiola se soucis de placer plus d’hommes libres, mais ils sont situés avec

une plus grande rigueur positionnelle, rendant ainsi la pression adverse plus

compliqué.

La ou ce concept devient le plus pertinent, c’est au milieu de terrain. Mais

attention si la sortie de balle n’est pas propre, si la circulation n’accorde pas

d’avantages, ni la supériorité numérique, ni la supériorité positionnelle ne

permettront la fluidité dans les actions ultérieures. Le jeu est un tout, et ce que

nous faisons en à la sortie de balle, conditionne comment seront les actions

futures, ainsi que si la façon d’attaquer a été correcte, elle conditionnera le

succès et la façon de récupérer le ballon par la suite.

Dans le cas du FCB dont nous parlons, nous avons observé une

préoccupation de Guardiola pour deux idées : la première, que cette sortie soit

propre, la deuxième, placer de plus en plus de joueurs à l’intérieur qui lui

permette de dominer le milieu de terrain. En partie à cause de la tendance des

adversaires, à accumuler des joueurs au milieu et laisser libre les couloirs

extérieurs au FCB. Ce qui permettra de trouver les joueurs de couloirs en

position de supériorité positionnelle.

En bref, nous pouvons résumer cette conclusions d’idées en trois clés :

1. Avoir une supériorité numérique, permet de provoquer des supériorités

positionnelles. Mais si cet avantage de « numéros » n’est pas bien utilisé, il ne

servira à rien. Comme l’affirme Juanma Lillo, « c’est une erreur de choisir des

éléments quantitatifs dans ce jeu, alors que tout ce qu’il faut doit être

qualitatif » .

2. Les joueurs qui savent jouer avec les intentions de leurs coéquipiers,

c’est à dire qu’ils anticipent leurs décisions. Ils permettront à ces avantages

positionnelles d’apparaitre.

3. Si j’ai choisi l’endroit ou je veux recevoir le ballon, avant que l’adversaire

ne s’en rende compte, et en même temps que mon partenaire s’en soit

rendu compte, j’ai obtenu une supériorité temporelle qui se terminera

normalement par une supériorité positionnelle et spatiale ( Juanma Lillo ).

En bref, tout se résume à savoir jouer, à comprendre le jeu. Et lorsque le jeu

est interprété par des joueurs qui savent vraiment, les performances

dépassent le tableau noir, les entraineurs et les approches tactiques.


 
 
 

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